(…) Enfin, tu as d’autres activités avec Studio Walter. Peux-tu nous en parler ? Que pourra-t-on voir/lire/entendre prochainement ?
Studio Walter c’est le nom que j’ai donné à l’atelier que j’ai formé dans ma tête pour travailler sur quelques unes de mes obsessions, comme le rock et l’amour et les musiques imaginaires, des sujets que toutes mes activités recouvrent et dont j’essaie de former une figure, une définition. Alors je tiens carnet et, parfois, un projet se précise sur l’un de ces sujets. Ça peut prendre la forme de textes théoriques, littéraires, de propositions philosophiques, d’installations, de programmations. La première étape était une proposition sur les épiphanies de lieux au printemps dernier à Bruxelles. La suite sera présentée au Lieu Unique de janvier à mars 2016 et portera sur les machines célibataires, avec notamment des pièces de Michel Carrouges, Pierre Bastien et Marcel Duchamp. Ces projets sont présentés sous le nom de Collection Morel, un dispositif qui a pour champ d’origine la recherche en esthétique, mais pour lequel je souhaite des formes élargies, organiques. Le but étant surtout à chaque fois pour moi de relier théorie, activité et ressenti, de faire en sorte que plusieurs langages puissent coexister au même endroit, qu’ils soient théoriques, pratiques comme poétiques. J’expérimente ! Et avance sans cadre, même si les prises d’existences de Jean-Yves Jouannais et Enrique Vila-Matas ont sur moi une certaine influence. Il s’agit surtout d’épanouir, je crois, la littéraire qui est en moi : les livres m’ont menée à la musique qui m’a menée aux livres. Avec BBmix, on a formé une belle bibliothèque d’instants de 10 ans. C’est plutôt une jolie chose à faire !
– Extrait de l’interview de Marie-Pierre Bonniol par Wilfried Paris à l’occasion du festival BBmix, Chro, novembre 2014.
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